Le printemps des Hirondelles

La JCE de Montpellier installe le premier nichoir composteur pour réintégrer les populations d’oiseaux en ville.

La ville de Montpellier expérimente un matériel urbain innovant conçu par la Jeune Chambre Économique locale, composé d’une tour à oiseaux et d’un composteur. Le premier spécimen de ce « nichoir composteur » destiné à favoriser la biodiversité urbaine, vient d’être installé square Jean Monnet, en centre-ville.

Les milieux urbains souffrent d’une érosion des populations d’oiseaux et d’un manque cruel de biodiversité. L’hirondelle de fenêtre par exemple fait partie de la liste rouge des espèces menacées en France ; sa population a diminué de 30% sur une période de 12 ans*. À l’écoute des besoins de son
territoire et attachée aux objectifs de développement durable des Nations-Unies, la Jeune Chambre Économique de Montpellier a mis en place une
commission de travail en 2019 baptisée Le Printemps des hirondelles. Ses travaux ont abouti à la conception d’un mobilier urbain novateur, avec le soutien expert de la Ligue de Protection des Oiseaux et des Compagnons du Devoir de Baillargues. « Le maire de Montpellier Michael Delafosse et son adjoint délégué à la Nature en ville et à la Biodiversité Stéphane Jouault ont très tôt soutenu notre initiative » précise Amandine Verdier, présidente de la JCE. « Ce projet pilote doit nous permettre d’en apprendre beaucoup
sur les habitudes des oiseaux et notre capacité à intégrer la faune dans notre vie quotidienne. »

Un nichoir composteur conçu, fabriqué et financé localement

La structure imaginée par la JCE de Montpellier est composée d’une tour à oiseaux de 4,5 mètres de haut abritant jusqu’à 25 nids et quatre gîtes à chauves-souris. Une dizaine d’espèces d’oiseaux pourront y cohabiter. À sa base, un composteur urbain d’une capacité de 1200 litres. « Les apprentis compagnons ayant travaillé sur les plans de la charpente et du composteur sont intervenus sur leur fabrication via les entreprises qui les emploient, Structure Bois Couverture (Le Crès) et MG Menuiserie (Montpellier) » ajoute Anthony Gontier, directeur de la commission Le Printemps des hirondelles, qui insiste sur l’importance des ressources et des partenariats financiers locaux. « Le cabinet d’architectes LERN a assuré la gestion des travaux. L’ensemble des acteurs de notre environnement proche s’est impliqué dans ce projet dont le coût s’élève à 25000 euros. Nos partenaires locaux – Roxim Promotion, Veolia, Groupama Méditerranée et Studio Essentiel – ont pris en charge le financement de la partie technique. »

La JCE veut sensibiliser les riverains à la biodiversité urbaine


Le nichoir composteur a été pensé à la fois pour abriter les oiseaux et les chauves-souris et pour impliquer les habitants du quartier dans une démarche éco-citoyenne. La structure est installée dans le square Jean Monnet, près d’un parc fréquenté par les familles. Un panneau pédagogique permet de comprendre les modalités d’utilisation du compost ainsi que son intérêt pour les riverains : récupération et valorisation des déchets organiques – et pour les oiseaux qui peuvent se nourrir des nombreux insectes qui s’y développent. « Nous considérons ce compost comme la locomotive de ce projet, explique Anthony Gontier. Par son intermédiaire, nous impliquons les Montpelliérain·nes dans notre projet de biodiversité en leur proposant une nouvelle pratique écologique : ils et elles recyclent une partie de leurs déchets tout en contribuant au retour des oiseaux dans leur quartier. » La Jeune Chambre Économique dressera un premier bilan de cette expérimentation avec les équipes de la Ville de Montpellier à l’automne afin de valider les points forts de l’opération et de repérer des axes éventuels d’amélioration. L’objectif est de déployer des mobiliers de ce type sur l’ensemble de la métropole. La JCE de Montpellier communiquera aussi les résultats de cette phase test aux autres JCE locales en France qui souhaitent déployer ce dispositif sur leurs territoires respectifs.